somewhere

– Comment peux-tu savoir qu’il existe un rivage, en face ?
– Je ne sais pas. Personne ne peut voir à travers cette brume.
– Alors, pourquoi vouloir traverser ? Tu risques tout simplement de te noyer.
– Je me noie déjà ici. Je m’enfonce dans le sol, j’avale les graviers et les cailloux,
je me casse les dents sur les idées reçues et me brise la mâchoire sur les coeurs rocailleux.
Les gens ont la vue basse, ne le vois-tu pas ?
– Je suis comme tout le monde, myope.
– Non. Non, tu ne l’es pas, sinon pourquoi m’aurais-tu suivi jusqu’ici ?
– Par curiosité. Par peur que tu fasses une connerie. Comme d’habitude.
– Comme d’habitude…
– Oui.
– Je pars maintenant, et, rivage ou non, je ne reviendrai pas.
Qu’est-ce que tu fais, pourquoi enlèves-tu tes chaussures ?
C’est sans retour, tu n’as pas compris ?
– Si, mais si tu disparais, je serai tout seul ici , mais si je pars avec toi et que l’on s’évanouit ensemble…
– Dis-moi, pourquoi ?
– Parce qu’on est ami et les amis ne se perdent pas dans la brume quand ils sont ensemble, ils voyagent.

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Hugues Fléchard

© Hugues Fléchard

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